Pour la seconde nuit, une unité du Psig déboule aux abords du Golf de Beauvallon. Il est 5 heures du matin et le vaste quartier grimaudois, d’ordinaire paisible - le tapageur Hôtel Beauvallon tenant grilles fermées cet été -, s’est transformé en annexe du Macumba...
Grimaud: "4h du mat j’ai des frissons"
La faute à une villa louée, posée le long du boulevard des Sommets qui, dès 4 heures du matin, en manque de débouchés "sorties" à Saint-Tropez, met, encore une fois, les watts bien au-delà du tolérable.
Quelques donzelles en robe de soirée affluent dans les allées tandis que les lampes torches dardent dans l’obscurité pour trouver le difficile chemin d’accès à la propriété privée d’où s’échappent fracas d’infrabasses, percussions en roue libre et hurlements d’invités qui, oubliant toute réserve, se croient "chez eux", en boîte de nuit…
"Nous avons tardé car nous sommes seuls sur le Golfe et nous avons dû faire face à d’autres interventions en chemin…", confie aux voisins réveillés qui viennent aux nouvelles, l’un des gendarmes pour l’heure immobilisé en bas de le résidence pour un interrogatoire de chauffards…
Et voilà comment dans cette période estivale, post-déconfinement, les militaires déployés dans le Golfe de Saint-Tropez, alertés le plus souvent par le standard de la police municipale qui convient d’une "recrudescence des tapages nocturnes", se retrouvent confrontés à une mission inédite : les discothèques en plein air repliées dans les villas.
Le phénomène prend une ampleur nouvelle cet été avec la non-réouverture des clubs, exportant la fête dans les quartiers résidentiels, où les villas se transforment en pistes de danse vibrionnantes.
Ramatuelle, fête à louer sur les réseaux sociaux
à Ramatuelle aussi, le son est monté particulièrement fort, du côté de l’Escalet et dans les collines de Pampelonne. Sans que la musique ne provienne des établissements de plage...
Sur ce dernier spot, bd Patch, pas de fête sauvage. Dans cette propriété de standing, tout a été calibré pour accueillir des soirées festives clé en main.
La promotion se fait directement sur les réseaux sociaux. "Avec même un plan dressé autour de la piscine avec la disposition des tables", a découvert le maire de Ramatuelle. Deux nuits d’horreur musicale pour les riverains.
"Cela pose un problème quand une villa devient un établissement qui reçoit du public", estime-t-il. Avec 8 agents (+ 8 ASVP) la police locale a déjà beaucoup de missions et achève sa tournée à minuit. Une 3e nuit de fièvre sera peut-être fatale...
La nature n’aimant pas le vide, des experts de la nuit sevrés de pistes endiablées, ont creusé le filon: ils proposent leurs compétences en matière de clubbing, avec DJ et dancefloor dans un décor privilégié.
Quand le système renaît en dehors du circuit habituel: "la clientèle des établissements traditionnels est siphonnée vers ces spots équipés comme des boîtes pour accueillir plusieurs centaines d’invités", constate un DJ qui observe ce phénomène. La lune de miel sera-t-elle de longue durée?
Discos en berne à Saint-Tropez
à Saint-Tropez, la nuit festive, c’est plutôt un classique en période estivale. Mais les clubs n’absorbent plus la clientèle qui s’évapore autour de 3 h du matin. "On claque beaucoup d’argent pour louer des villas cossues alors on considère que l’on peut profiter sans se soucier de l’entourage", décrit un connaisseur des nuisances sonores.
La police municipale est intervenue régulièrement en ce début de saison. Une bande de jeunes amis avait ainsi loué une propriété, chemin du Pinet, pour célébrer le déconfinement bruyamment.
Et ils avouaient clairement leurs intentions: "On est en vacances, on a loué une belle maison, mais pas moyen de se retrouver en boîte de nuit, alors on s’amuse à domicile". Plutôt conciliants après la visite policière, ces FSCF (fêtards sans club fixe) cherchaient l’apaisement avec le voisinage.
Un hôtel en vue a lui aussi tenté d’ambiancer son restaurant chic. Le DJ a éclaté les baffles, les convives ont rayonné. Mais l’essai en restera là, le lendemain les plaintes ensevelissaient cette brève tentative. "Ça ne passe pas inaperçu quand il y a trop de basses", conseille un Tropézien qui a depuis longtemps calfeutré sa résidence pour limiter l’impact sonore.
Victime collatérale de cette nouvelle ambiance, BB. Déjà perturbée par l’invasion croissante des embarcations à quelques encablures du ponton de la Madrague, elle doit supporter désormais les décibels diurnes et nocturnes en provenance des yachts ancrés dans la baie des Canoubiers. L’escapade quotidienne vers la Garrigue est devenue salutaire pour Brigitte.
July 24, 2020 at 12:28PM
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De plus en plus de villas transformées en boîte de nuit dans le Var - Var-Matin
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boîte
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