Ruptures conventionnelles collectives, accords de performance collective… La direction d’Aéroports de Paris (ADP) a annoncé, ce jeudi, lors de la présentation de ses orientations stratégiques au comité social et économique, sa volonté de se saisir de presque tous les outils de la boîte mise en place par les ordonnances Macron et les réformes antérieures affaiblissant le Code du travail. Objectif : tailler dans ses effectifs en guise de réponse à la chute de trafic aérien, dont les conséquences se font sentir sévèrement sur son chiffre d’affaires.
6,8 % du trafic normal
Même l’activité partielle de longue durée, dispositif mis en place au 1er juillet pour permettre aux entreprises en proie à des difficultés sur le long terme de placer leurs employés en chômage partiel, que la direction pense activer, n’est qu’à moitié favorable aux salariés car son recours n’empêche pas les licenciements.
ADP n’est pas près de sortir de la zone de turbulences économiques que le groupe traverse depuis l’irruption du Covid-19. Selon la communication du gestionnaire d’infrastructures aéroportuaires, le trafic aérien commercial n’a atteint à Paris au mois de juin que 6,8 % du niveau d’il y a un an. Les aéroports d’Orly, rouvert à la fin du mois, et de Charles-de-Gaulle ont certes enregistré trois fois plus de passagers qu’en mai. Mais, depuis le début de l’année, le trafic du groupe ADP est en baisse de 57,5 %, avec un total de 48,2 millions de passagers accueillis.
Défaut de solidité financière
Les représentants des salariés prennent en compte ce nouveau contexte. Mais « la notion d’urgence brandie par la direction pour imposer ces baisses d’effectif (qui pourrait toucher 700 personnes – NDLR) n’est pas justifiée, rétorque Daniel Bertone, de la CGT ADP. L’activité partielle devrait être utilisée pour nous donner le temps de remettre à plat notre modèle économique déstructuré, basé sur le développement des zones de commerces dans toutes nos aérogares pour profiter de la hausse du nombre de voyageurs. Covid ou pas, une baisse du trafic entraîne forcément une baisse des recettes ».
L’entreprise paye aussi un défaut de solidité financière qui peut s’expliquer par la distribution de 3 milliards d’euros en dividendes depuis l’ouverture du capital, en 2006. Les organisations syndicales ont par ailleurs en mémoire le contexte dans lequel se trouve ADP. « La mobilisation l’a repoussée, mais la privatisation est toujours là, souligne Daniel Bertone. En ramenant les effectifs au niveau des pâquerettes, c’est double jackpot pour l’acheteur. »
July 24, 2020 at 05:00AM
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Aéroports de Paris pioche dans la boîte à mesures antisociales des ordonnances Macron - L'Humanité
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