Non, les boîtes de nuit parisiennes n'ont pas toutes «coupé le son» depuis le début de la crise sanitaire ! A la différence des bars et des restaurants qui ont pu rouvrir «sous conditions» à la mi-juin, les discothèques – où les règles de distanciation sont difficiles à respecter – ne sont en théorie toujours pas autorisées à accueillir les clubbers.
Des petits aménagements administratifs
Ce lundi, des images de soirées organisées durant le weekend au Key club, une boîte de nuit du boulevard de la Madeleine (9e) et au très sélect Raspoutine de la rue Bassano (8e) ont pourtant circulé sur les réseaux sociaux. Des ouvertures illégales organisées en catimini pour tenter de sauver un secteur d'activité à l'arrêt total depuis près de six mois ?
«Il s'agit plutôt de petits aménagements administratifs pour rouvrir tout en respectant le protocole sanitaire», plaide-t-on dans le monde de la nuit. «L'Etat a interdit la réouverture des établissements de type P (c'est-à-dire ceux qui disposent d'une piste de danse). Mais il a autorisé le retour des clients dans ceux qui sont classés type N (les bars et restaurants)», décrypte Patrick Malvaes, président du SNDLL (Syndicat national des discothèques et lieux de loisirs).
«Certains collègues demandent donc le classement de leur boîte en tant que bar-restaurant pour accueillir leurs clients. La procédure est uniquement déclarative», poursuit-il. Et le représentant des patrons de discothèques d'évoquer une certaine «tolérance» pour ce type de pratique dans la capitale. Les gestionnaires du Key club n'ont pas pu être contactés pour le confirmer.
Des soirées «friends and family»
Sollicitée, la direction du Raspoutine ne fait pas non plus de commentaires sur les ouvertures du weekend. Mais les deux soirées «friends and family» organisées ce vendredi et ce samedi de 22 heures à 2 heures étaient clairement présentées sur le site de l'établissement comme des événements en configuration restaurant. Sans dancefloor, sans bar, uniquement sur réservation... et avec masque obligatoire en cas de déplacement entre les tables.
Des règles très théoriques si l'on en croit la vidéo d'une soirée postée sur Twitter. On y voit des convives non masqués et des fêtards qui dansent «collés-serrés» entre les tables. «Au-delà du risque de fermeture administrative pour ces établissements, le vrai problème, c'est le risque sanitaire et la reprise de l'épidémie », note Patrick Malvaes, en invitant ses collègues à «arrêter les conneries» !
Aucune dérogation accordée, assure la préfecture
«On va devoir cohabiter très longtemps avec ce virus. Il faut que les établissements de nuit s'adaptent en privilégiant les recherches d'alternatives en extérieur», souligne de son côté Frédéric Hocquard, adjoint à la maire de Paris chargé de la vie nocturne.
«C'est faisable dans le respect des règles sanitaires», indique l'élu en citant les exemples. Le Flow qui a pu rouvrir sa terrasse des quais de Seine après un classement de la discothèque en établissement de type N, le Wanderlust, qui a réduit sa jauge et s'est transformé en restaurant, ou encore le Badaboum, qui va ouvrir un établissement extérieur sur les quais de Seine.
«Les professionnels de la nuit jouent le jeu. Mais si des boîtes utilisent le changement de catégorie juste pour contourner les règles, ce n'est pas acceptable», conclut l'élu.
Du côté de la préfecture de police, qui multiplie les contrôles des établissements recevant du public depuis le déconfinement, on indiquait ce lundi soir n'avoir reçu «aucune demande» et n'avoir délivré «aucune dérogation» aux deux discothèques qui ont remis le son ce weekend.
VIDÉO. Jean Roch dit adieu à sa discothèque du Vip Room à Paris
September 08, 2020 at 01:40AM
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Paris : ces boîtes de nuit qui «s'arrangent» avec les règles sanitaires pour ouvrir malgré tout - Le Parisien
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