Question posée par Hugo le 04/09/2020
Bonjour,
Vous faites référence à ce message posté sur Twitter le 3 septembre, et partagé par plus de 14 000 personnes :
Fermeture des boites de nuits jusqu’à fin avril 2021. 😭😭😭😭
— Lili 👸🏼 (@LisaBoursin) September 3, 2020
Le tweet en question s’appuie notamment sur une vidéo, elle-même partagée plusieurs centaines de fois, et postée sur Facebook le même jour par le gérant du Milton Club en Basse-Normandie :
«Pour ceux qui ne sont pas encore au courant, notre Premier ministre, M. Castex, a l’intention de prolonger nos fermetures administratives jusqu’à fin avril», l’entend-on dire au début de la vidéo, alors que les boîtes de nuit sont fermées depuis mars.
Sur quoi se basent ces différents messages ? Sur une information de France Inter, publiée le 3 septembre sur le site de la radio, affirmant que l’exception transitoire, qui a remplacé l’état d’urgence sanitaire le 11 juillet, et qui doit prendre fin le 30 octobre, pourrait être prolongé jusqu’en avril 2021.
Ce texte, comme son nom l’indique, définit les conditions de sortie du régime de l’état d’urgence sanitaire, mis en place le 23 mars pour faire face à l’épidémie et prolongé le 11 mai pour une durée de deux mois.
Il permet au Premier ministre de pouvoir décider plus facilement (par décret) de la circulation des personnes et des véhicules et de l’accès aux transports collectifs. Mais aussi de l’ouverture (ou de la fermeture) des établissements recevant du public tels que les restaurants, les cinémas, ou les boîtes de nuit. C’est ce texte, comme l’état d’urgence sanitaire avant lui, qui ordonne la fermeture de l’ensemble des discothèques et établissements de nuit, dits établissements de type P, sur l’ensemble du territoire national.
En juillet, le Conseil d’Etat avait rejeté la demande des clubs et discothèques, qui voulaient rouvrir et estimaient que cette décision était illégale. «Eu égard au caractère clos des établissements en cause, à la nature d’activité physique de la danse ainsi qu’à la difficulté de garantir le port du masque ou le respect des règles de distanciation sociale dans un contexte festif, il n’apparaît pas que l’interdiction d’exploitation revêt un caractère disproportionné», estimait à l’époque la plus haute des juridictions de l’ordre administratif.
«On ne sait pas à quelle sauce on va être mangés»
Dans l’optique où le régime d’exception devait être prolongé jusqu’en avril 2021, cela condamnerait-il les boîtes de nuit à rester fermées jusque-là ? Il n’y a pas de lien direct entre la prolongation du régime d’exception et la situation des boîtes de nuit.
En théorie, même en renouvelant le régime d’exception, l’exécutif pourrait revenir sur l’interdiction aux établissements de type P d’ouvrir leurs portes. Ou revenir sur cette décision entre octobre 2020 et avril 2021. Mais au vu des signes de reprise de l’épidémie dans plusieurs départements français, une telle décision - celle de rouvrir les clubs malgré le prolongement du régime d’exception - apparaît improbable aux yeux des professionnels du secteur. S’il est prolongé jusqu’en avril 2021, le régime d’exception pourrait aussi l’être au-delà de cette date.
A lire aussiSait-on quand vont rouvrir les boîtes de nuit et les discothèques ?
Contacté par CheckNews, Thierry Fontaine, président du principal syndicat des établissements de nuit (Umih nuit), voit en tout cas d’un mauvais œil la prolongation du régime d’exception : «Ça présage que les boîtes restent fermées, mais nous n’avons pas encore la certitude.» Tout en s’interrogeant : «Quand le virus est au plus bas, comme en juin, on nous dit qu’on ne peut pas rouvrir. Quand il est au plus haut aussi, ce qui est déjà plus logique. Mais du coup, on rouvre quand ?»
Egalement contacté, Aurélien Dubois de la Chambre syndicale des lieux musicaux, festifs et nocturnes (CSLMF) abonde : «On ne sait pas encore à quelle sauce on va être mangés. La prolongation des fermetures administratives d’établissements recevant du public doit encore être précisée.» Lui non plus ne se fait pas beaucoup d’illusions.
Pour permettre aux boîtes de nuit de survivre à ce manque d’activité, l’Etat a annoncé en juillet avoir débloqué une aide financière. Les loyers, factures d’eau et électricité et autres frais seront ainsi pris en charge à hauteur de 15 000 euros maximum, pour remédier au manque de revenus en raison de la fermeture des boîtes de nuit en juin, juillet et août.
«Mission impossible»
Une mesure insuffisante selon les deux syndicalistes interrogés. Surtout si les discothèques devaient rester fermées jusqu’en avril 2021. «La grande majorité de nos adhérents à la chambre syndicale ont en moyenne 45 000 euros de charges mensuelles fixes. S’ils reçoivent, de la part de l’Etat 45 000 pour tenir treize mois, entre mars 2020 et avril 2021, c’est mission impossible», calcule Aurélien Dubois.
L’équation semble également insoluble pour Thierry Fontaine : «Le secteur ne pourra pas survivre à la prolongation du régime d’exception. 30% de celui-ci pourraient y arriver, peut-être ceux qui exploitent leurs clubs depuis trente ans, qui ont les reins solides et une trésorerie importante. Tous ceux qui sont arrivés pendant les quinze dernières années en revanche mettront la clé sous la porte.»
Cordialement
September 07, 2020 at 10:32PM
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Les boîtes de nuit vont-elles rester fermées jusqu'en avril 2021 ? - Libération
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