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Monday, July 27, 2020

Covid-19 : la fête chez soi remplace la soirée en boîte - Le Parisien

sandratersandra.blogspot.com

Dans son appartement du XXe arrondissement de Paris, Nicolas, étudiant en école de commerce, zigzague entre les invités. « Qu'est-ce que tu bois? », lance-t-il à Raphaël. Autour d'eux, une dizaine d'amis âgés de 21 à 25 ans discutent dans un 30 m2, le verbe haut, contraint par la musique tonitruante. Car si, dans le cadre de la lutte contre l'épidémie de Covid-19, les rassemblements de plus de dix personnes ont été, sauf exceptions, proscrits dans l'espace public, rien ne l'interdit en privé. « J'espère qu'il n'y aura pas de problème avec les voisins », sourit l'hôte. Il n'y en aura pas, contrairement à ce qui s'est passé le 21 juillet à Meaux (Seine-et-Marne) où un Airbnb, loué normalement à une famille, a été saccagé par une soixantaine de fêtards. Comme cet étudiant de 23 ans, nombre de jeunes Français − appelés à la vigilance par le ministre de la Santé Olivier Véran dans le Parisien - Aujourd'hui en France le 26 juillet − choisissent de faire la fête dans leur logement à défaut de pouvoir se déhancher dans les discothèques toujours fermées.

A tel point que la préfecture de police de Paris note une augmentation de 34,4 % du nombre d'interventions pour tapage nocturne dans la capitale entre le 11 mai, date du début du déconfinement, et le 22 juillet, comparé à la même période de 2019. Des interventions qui sont passées d'un peu plus de 7500 à plus de 10 000 en 2020. Une augmentation aussi due au bruit généré par les terrasses, plus nombreuses et étendues depuis début juin.

«On pousse les meubles pour faire une piste de danse»

Chez Nicolas, pas d'intervention pour tapage nocturne cette nuit-là. Covid-19 oblige, cet adepte des clubs l'été est devenu « ambianceur » chez lui. La fête, il s'y connaît et c'est tout un programme. Son but : « recréer une ambiance similaire » à celle des boîtes. Comment ? « Avec de la musique assez forte, de petits espaces pour éviter que des groupes ne se dispersent d'une pièce à l'autre ». « Le but, raconte-t-il, c'est de tous discuter ensemble avant de danser. Finalement, on échange beaucoup plus que quand on va en boîte ! »

Mathilde, 24 ans, a, elle, peur d'attraper le virus en se rendant dans des lieux bondés. Elle ne veut prendre aucun risque en sortant, sauf ce vendredi soir où nous l'avons rencontrée, sur les quais de Seine, une « exception », dit-elle. Exit donc les sorties dans les bars dansants après une mauvaise expérience fin juin à l'occasion de l'anniversaire d'une amie. « On pensait avoir privatisé le lieu pour trente personnes, mais au final, on n'était pas du tout les seuls et il a fallu jouer des coudes pour circuler, souffle celle qui termine ses études de notariat. Je ne me suis pas du tout sentie à l'aise, j'avais peur d'être contaminée. » Alors, maintenant, elle connaît la parade : les soirées se font à la maison.

« A partir d'une certaine heure, on pousse les meubles pour faire une piste de danse », explique Mathilde. « Ça nous rassure d'être nous. J'ai des amis presque hypocondriaques qui ne viennent pas aux fêtes s'il y a une personne extérieure à notre groupe de six-sept. » Il y en a même un qui « se lave les mains 50 fois, ne fait la bise à personne, nous parle que de très loin ». Peut-être exagéré, mais elle comprend ! Oui, des jeunes ne respectent pas les gestes barrière, mais d'autres comme eux, ils l'assurent, font attention pour ne « pas nuire à leurs proches ».

Moins de nouvelles têtes

« S'il y a un contaminateur, on peut tous être malades ! insiste Léonie, 24 ans, chargée de clientèle. Je me voile un peu la face en pensant qu'on peut continuer à s'amuser chez soi, à l'intérieur. » Pour elle, il faudrait aérer davantage, mais, problème, le bruit serait trop intense ! Ce qui les pousse aussi à rester « calfeutrés », ce sont ces lieux à l'extérieur parfois totalement bondés ou désormais interdits. Ainsi, à Quiberon (Morbihan), un arrêté municipal interdit l'accès aux parcs, jardins et même aux plages le soir. Pourquoi ? Un premier cas de Covid-19 a été confirmé puis 54 autres cas ont été signalés.

Tous regrettent surtout de ne plus, ou moins, « rencontrer de nouvelles têtes ». Car danser à la maison signifie souvent rester dans son cercle d'amis. Quid alors des amours éphémères ? « En boîte, c'est beaucoup plus facile, on se fait aborder, on voit des gens qu'on n'aurait pas remarqués ailleurs, soupire Mathilde. Tous mes amis sont aujourd'hui sur les applications de rencontre et ils les font tourner à tout-va… »




July 28, 2020 at 11:39AM
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